Spaghetti alla putanesca
Voici une nouvelle recette de pâtes, car, il est vrai, il n’y a rien de plus réconfortant que les pâtes ! Voici donc, pour ma 80ème recette publiée, un hommage, cette fois-ci, à mon papa, Geo Perli, dont celle-ci est la spécialité. Son nom veut dire littéralement, à la mode des « putains » (désolée pour le gros mot !). Une légende raconterait que cette recette préparée par les prostituées napolitaines devait sa réputation au magnifique parfum de câpres et origan dégagée par cette sauce, pour attirer le client, et son pouvoir aphrodisiaque, grâce à l’ajout des piments et anchois ! D’autres sources attribuent ce nom juste au fait que, manquant de temps, c’était pour les prostituées une recette facile à faire et pas chère, à préparer en peu de temps, à la dernière minute, avec les ingrédients du placard. La recette initiale a des anchois, ce que moi, comme mon papa, je ne mets pas et est faite avec des tomates en boite. Perso, je préfère, car c’est la pleine saison, des tomates cerises fraiches qui vont donner beaucoup de saveur à cette sauce. Vous allez vous régaler, je vous le promets !
Spaghetti alla puttanesca
Pour 4 personnes : 400g de spaghetti de blé dur, 500g de tomates en boite ou de tomates fraiches (je préfère quand c’est encore la saison des tomates fraiches qui ont du goût), 100g d’olives noires dénoyautées, 50g de câpres, 1 piment oiseau séché, 2 gousses d’ail, huile d’olive vierge, 3 filets d’anchois (facultatif), un peu d’origan, un peu de sucre, sel, poivre
Si vous utilisez des tomates fraiches, les faire bouillir 5mn, les passer sous l’eau froide pour les éplucher. Les couper en petits morceaux. Eplucher l’ail et l’émincer
Faire chauffer de l’huile dans une sauteuse, y faire revenir sans le brûler l’ail, le piment, les anchois (facultatif), rajouter les tomates, un peu de sel, un peu de sucre (pour couper l’acidité des tomates), les câpres, les olives coupées en petits morceaux. Laisser mijoter un quart d’heure. Poivrer et rectifier l’assaisonnement, si nécessaire. Pendant ce temps, faire chauffer et bouillir l’eau des pâtes, les mettre à cuire le temps indiqué pour qu’elles soient « al dente » (Important pour que l’index glycémique ne soit pas trop élevé !). Egoutter les pâtes et rajouter la sauce dans chaque assiette. Servir bien chaud, avec un peu de persil haché (facultatif) et du parmesan !
Indications thérapeutiques des aliments principaux selon la Diététique Chinoise :
La tomate est de nature fraiche à froide (suivant les auteurs), de saveur douce et acide (c’est un fruit !), de tropismes Estomac et Foie : elle va produire les liquides, nourrir le Yin, surtout en cette période estivale de canicule, apaiser la soif et éviter la sécheresse. Elle va rafraichir le sang et calmer les saignements liés aux excès de chaleurs qui lèsent les vaisseaux (comme les saignements de nez ou de gencives). Elle tonifie l’Estomac, favorise la digestion, dissipe la stagnation d’aliments et traite l’inappétence, surtout liée aux fortes chaleurs. De par sa nature froide, sa forte teneur en pectine et fibres, elle traite la constipation de type chaleur, augmente le péristaltisme intestinal et accélère le transit.
Ayant aussi une action pour nourrir le Yin du Foie, elle sera intéressante en cas de sécheresse oculaire et même pour traiter certains troubles de la vision, comme l’héméralopie ou en prévention de la cataracte.
Des études ont montré les bienfaits de la tomate, mais qui seraient décuplé après sa cuisson. En effet, celle-ci contient 2 antioxydants puissants : la vitamine C et le lycopène qui donnerait sa couleur rouge à la tomate. Avez-vous remarqué comme la tomate cuite colore plus les contenants en plastique que la tomate crue ? La chaleur force les cellules à libérer ce pigment qui donne plus de propriétés thérapeutiques et une meilleure assimilation. Ceci nous conforte dans l’idée que certains légumes deviennent plus digestes et gagnent en propriétés cuits, plutôt que cru. On a aussi remarqué l’augmentation du potentiel de la tomate associée à l’huile d’olive !
L’olive n’est pas répertoriée dans les aliments chinois. Il y a de fortes chances pour qu’elle soit de nature fraiche et de saveur amère et salée, ce qui pourrait lui donner un tropisme Cœur/ Reins. On reconnaît toutefois à l’huile d’olive de nombreuses qualités, et avant toute chose, de rallonger l’espérance de vie, de traiter le cholestérol, l’hypertension artérielle, le diabète, les douleurs articulaires, les douleurs gastriques, la fatigue sexuelle, les douleurs lombaires. Riche en vitamine E, elle neutralise l’action des radicaux libres et ralentirait ainsi le vieillissement. Comme toutes les huiles (l’olive aussi), elle aura une action intéressante pour harmoniser l’estomac et lubrifier les intestins.
Et le blé, alors, les pâtes ? Faut-il ou pas manger des pâtes, avec ou sans gluten ?
Le blé dur (les pâtes) est de nature fraiche, de saveur douce, avec un tropisme Rate/ Estomac/ Cœur/ Reins : il va renforcer la Rate, source de production de l’énergie et du sang. Il va aussi nourrir les Reins, mais surtout nourrir le Cœur, calmer l’esprit, traiter les insomnies et dépression par chaleur vide. C’est toutefois la céréale la plus humidifiante, donc attention en cas de syndrome d’humidité (par exemple en cas de surpoids, d’œdème ou de maladies rhumatismales), on évitera le blé et les laitages !
Aujourd’hui, chez certains extrémistes de l’alimentation, les pâtes, voir même les céréales quelles qu’elles soient, n’ont plus leur heure de gloire, à cause de la diabolisation du gluten. En Diététique chinoise, il est dit qu’il faut manger de tout, sans excès et que tout ce que la Terre nous a offert peut nous donner de bons nutriments, nécessaires à notre vitalité. Bien sûr, le blé d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier, il a subi beaucoup de transformations. Mais mon expérience de diététicienne chinoise m’a souvent montré que, ce qui était le plus toxique aujourd’hui, était le pain, surtout industriel, fabriqué en quelques heures, au lieu des 3 jours de préparation nécessaires, il y a 100 ans, car la pâte continue à lever, et peut créer des ballonnements, des fermentations. Ne pas confondre donc pain et pâtes !
En tant qu’italienne, forcément je vous recommande de manger des pâtes de blé dur, de très bonne qualité et de marque : Barilla, De Cecco et de les cuire, si possible al dente, pour ne pas trop faire monter l’Index glycémique. Un détail important selon la Diététique chinoise : le blé a un tropisme Cœur et aurait une action très intéressante pour calmer le « Shen », l’esprit, pouvant traiter insomnies et dépression. Donc, pour être de bonne humeur et heureux (c’est quand même le plus important dans la vie), ne banissez pas les pâtes de votre alimentation : comme la majorité des céréales, elles sont de nature neutre et de saveur douce, avec un tropisme Rate/ Estomac, elles permettront de nourrir la Rate, source de production de l’énergie et du sang.
Excellent appétit à vous, avec ce plat facile et goûteux ! Faites-vous plaisir en vous faisant du bien !
Article écrit par Pascale Perli « Madreperla »
Sources :« Ces aliments qui nous soignent » de Philippe Sionneau et Josette Chapellet (Ed Guy Trédaniel)
Le blog de Jean Pélissier « Médecine traditionnelle chinoise »
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