La mandarine et sa peau
Dernière mise à jour : 14 févr.
C'est la saison des clémentines et mandarines! Elles sont excellentes pour la santé, mais les Chinois ont découvert que leurs écorces séchées pouvaient avoir elles-aussi de super pouvoirs magiques!
Selon la Diététique Chinoise: La mandarine (ou clémentine) est de nature fraiche, de saveur douce et acide, de tropismes Poumon/ Rate. Comme beaucoup de fruits de saveur douce et acide, elle génère les liquides, apaise la soif, traite la sécheresse de gorge, de Poumon, de peau. Elle traite à la fois la toux sèche, en humidifiant le Poumon et les bronches, mais aussi la toux grasse, car dissout les mucosités, surtout les mucosités chaleur (par sa nature fraiche) et aide à l’expectoration. Elle régularise aussi le Qi du Foyer Moyen et aide la digestion, intéressante en cas de diabète avec soif intense. Elle a aussi l’action de faire baisser la tension.
Le plus intéressant toutefois dans la mandarine, c’est sa peau qui est beaucoup utilisée en Diététique Chinoise, sous la forme de Chenpi, vieille peau de mandarine. De nature tiède, de saveur piquante et amère, de tropismes Rate/ Poumon, son action va être beaucoup plus intéressante pour dissoudre les stagnations d’aliments et de chaleur humidité au niveau du Poumon, pour traiter la toux. Elle va avoir une action asséchante, par sa saveur amère, et circulante, par sa saveur piquante. Intéressante aussi dans un gruau de riz ou dans un plat, pour favoriser la digestion, mais aussi en cas de régime : la peau traite la peau, et dans ce cas, la peau d’orange, la cellulite, car intéressante pour dissoudre les graisses.
Utilisation thérapeutique de l'écorce de mandarine, selon la Médecine Chinoise:
On peut préparer une alcoolature, à base de 50g de Chenpi avec ½ l d’alcool à 50° (laisser macérer au moins 1 mois), à boire 1 fois par jour, en cas d’indigestion chronique.
Liu Shaohua, médecin chinois spécialiste de pharmacopée, donne comme recette 6g de Chenpi dans une tasse d’eau, à faire réduire jusqu’à ½ tasse, à boire pour traiter les douleurs d’estomac. Elle donne aussi comme conseil de manger Chenpi,par petits morceaux, en cas d’arrête coincée en travers de la gorge.
Pour traiter la constipation, faire macérer Chenpi dans du vin pendant 2 jours. Les sécher au four, pour pouvoir les mettre en poudre. Mettre 6g de cette poudre dans un verre de vin chaud et boire une fois par jour.
Où trouver la vieille écorce de mandarine Chenpi ? Bien-sûr, on peut faire sécher les peaux, bio à tout prix, sur un chauffage pendant plusieurs jours, voir peut-être dans un déshydrateur. Si vous pouvez les acheter dans une épicerie chinoise, « la Callebasse verte » ou « le Lotus de Belleville », à Paris, ce sera toujours très intéressant d’en avoir chez soi, pour rajouter dans un gruau de riz, dans un osso-buco ou une sauce tomate, dans un bœuf bourguignon. Juste quelques lamelles pourront parfumer et transformer un plat, avec, en de plus très belles vertus thérapeutiques !
Les recherches actuelles confirment les super pouvoirs des agrumes, en plus d’être riches en vitamine C (antioxydants) : capacité de réduire les risques du cancer, et surtout du sein, de la gorge et de la vessie. Les flavonoïdes contenus dans les agrumes auraient l’intérêt d’être facilement assimilables, mais avec une durée inhabituellement longue dans le corps, ce qui permet de nourrir en continu notre système immunitaire en continu, de calmer l’inflammation et de lutter contre les radicaux libres. Cette action antioxydante sera aussi très intéressante, en prévention des maladies cardio-vasculaires et aussi neurologiques dégénératives.
A cuisiner: Les meilleures viennent de Corse: les préparer mélangées en salade de fruits ou en Marmelade de clémentines.
On pourra utiliser les vieilles écorces de mandarine Chenpi comme un zeste d'oranges, dans le gruau de riz du matin, mais aussi dans des plats mijotés traditionnels comme l'osso-buco, la daube, le boeuf bourguignon, dont voici ci-dessous la version vietnamienne, parfumée par des écorces de mandarine, le Bo Kho!
Article écrit par Pascale Perli avec pour sources:
« Phytothérapie alimentaire chinoise » de Liu Shaohua et Marc Jouanny (Ed Masson)
« Ces aliments qui nous soignent » de Philippe Sionneau et Josette Chapellet (Ed Guy Trédaniel):
« Manger mieux pour vivre mieux » de James Wong (Edition Hachette Cuisine)
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