Gruau de riz à la poire, amandes et fleur d’oranger
Dernière mise à jour : 16 août 2023
Voici ma nouvelle recette de gruau de riz, pour nourrir le Yin du Poumon et adoucir l’Esprit ! Il sera excellent pour un petit déjeuner léger, santé, mais en plus thérapeutique. C’est une recette traditionnelle que je n’ai pu m’empêcher d’adapter pour la rendre un peu plus savoureuse et « sexy », avec une lichette d’eau de fleur d’oranger, pour lui donner un petit parfum très subtil de calisson d’Aix. Un air de Noël et de ses 13 desserts provençaux souffle même sur les gruaux de riz !
Le gruau de riz, appelé Zhou en chinois ou Congee en anglais est la base de nombreuses recettes pour se soigner en mangeant, selon les principes de la Diététique Chinoise. On peut le préparer au quotidien le matin comme petit déjeuner, à la fois léger et reconstituant, pour bien commencer sa journée. Contrairement au muesli ou aux céréales soufflées vendues dans le commerce qui sont souvent très sucrés et qui déclenchent des pics de glycémie à 11h, celui-ci sera assez léger en sucres, calories, légèrement diurétique et recommandé pour ne pas grossir. On peut le préparer en version sucrée ou salée selon ses goûts.
Pour la version sucrée, vous pourrez rajouter, après cuisson, un lait végétal, une banane coupée, des fruits frais ou secs, de la cannelle, du sirop d’érable (et le préparer comme une sorte de porridge). Pour la version salée, je vous donne ma version italo-chinoise : un peu de parmesan, d’huile d’olive et de sauce de soja, mais on pourrait aussi cuire le gruau avec un petit morceau de poireau, une carotte ou un champignon émincés, du gingembre, quelques algues, du gomasio, du tofu, de la pâte miso…
D’autre part, le gruau de riz (ou à base d’autres céréales comme le millet, le maïs, le blé, l’avoine…) est le support de nombreuses recettes de diétothérapie chinoise, c’est à dire pour avoir un impact plus précis sur la santé, avec une action ciblée sur le corps, en cas de maladies ou celle plus thérapeutique de tonifier le Qi, nourrir le Sang, chasser l’Humidité par exemple… Ces recettes traditionnelles, connues depuis des centaines d’années, utilisent de nombreux aliments, légumes, fruits, protéines dont on se sert aussi dans notre cuisine, mais elles utilisent parfois des aliments, des plantes spécifiquement chinoises ou utilisées en pharmacopée chinoise. Elles se retrouvent rassemblées dans un livre que j’adore « Le livre santé des bols chinois » de Bruno Soustre (aux éditions Dauphin), mais vous en trouverez aussi un certain nombre dans mon nouveau livre « Le guide familial de la Médecine Chinoise »(aux éditions Mango).
Je vais vous donner ici la recette de base du gruau de riz et cette version plus spécifique à la poire et amandes, adaptée à l’automne et aux pathologies plutôt respiratoires. Elle sera aussi très intéressante en cette période d’hiver où de nombreuses personnes sont touchées par l’épidémie (ou d’autres virus) et peuvent souffrir de séquelles de toux chronique et sèche. Ce gruau de riz va soutenir l’Energie du Poumon (et de la Rate, comme tous les gruaux de céréales) et plus spécifiquement nourrir le Yin (la sécheresse) du Poumon.
Attention toutefois à ne pas en abuser s’il y a beaucoup de Froid sur le Poumon, car la poire, même si c’est un grand remède de la toux sèche, est de nature fraiche et peut fragiliser (rafraichir) l’Energie du Poumon et de la Rate, si on en abuse.
Gruau de riz (de base ou « Congee » (en anglais)
Préparation et cuisson : minimum 1 heure
Ingrédients (pour 4 portions) : 1 tasse de riz blanc (environ 100g, si possible basmati bio), 8 à 10 tasses d’eau (en fonction de la consistance que vous préfèrerez avoir, le résultat doit être en bouillie et soupe, on peut préférer plus ou moins liquide)
Mettre le riz dans une casserole et le rincer plusieurs fois. Le faire d’abord bouillir 1 minute, puis baisser le feu, pour le faire cuire à petit feu de 45 minutes à une heure.
NB : On peut bien sûr utiliser d’autres types de riz, complets ou semi-complets et faire des mélanges avec riz noir, riz sauvage, riz glutineux. Ce qui le rend très digeste, voir thérapeutique, est le fait que le riz soit blanc et cuit très longtemps. On peut aussi laisser mijoter ce gruau, dans un rice-cooker, on le fait bouillir et ensuite, on peut le laisser toute la nuit, en mode réchauffage.
Et voici ma nouvelle recette de gruau de riz :
Gruau de riz à la poire, amandes et fleur d’oranger
Pour 2 portions : un reste de riz blanc déjà cuit, soit 150g (mais on pourrait utiliser 100g de riz basmati bio sec), 400ml d’eau, 1 poire, 3 c. à soupe de poudre d’amande, 2 c. à soupe de sucre roux, 1 c. à soupe d ‘eau de fleur d’oranger
Mettre le riz dans une casserole avec de l’eau froide et la poire épluchée et coupée en petits morceaux. Porter à ébullition. Rajouter à ce moment-là la poudre d’amande, baisser le feu et laisser mijoter 30mn. 5mn avant la fin de la cuisson, rajouter l’eau de fleur d’oranger.
Indications thérapeutiques de ce gruau de riz : il harmonise le Poumon, tonifie son Qi, grâce à l’amande et nourrit son Yin, traite la sécheresse grâce à la poire. Il sera intéressant aussi en cas de Chaleur interne par vide de Yin du Poumon, pour traiter la toux sèche, l’aphonie, la gorge irritée de façon chronique, ainsi que la sécheresse de peau ou du Gros intestin avec constipation par sécheresse.
Le petit plus : l’ajout d’eau de fleur d’oranger, outre son parfum très raffiné qui s’accorde merveilleusement avec la poire et l’amande, sera intéressant pour calmer l’Esprit, le Shen ! Et en ce moment, dans cette période très trouble, on peut en avoir bien besoin !
En effet, l’eau de fleur d’oranger est de nature neutre, de saveur piquante et amère, de tropismes Estomac/ Foie. Elle détend le Foie quand il a tendance à se tendre et à créer des stagnations de Qi. Elle ré-harmonise le Qi du Foie, surtout en cas de dysharmonie avec le Foie ou de contre-sens de Qi, avec nausée ou vomissements qu’elle peut arrêter. Elle calme surtout l’Esprit et traite l’insomnie.
Article écrit par Pascale Perli « Madreperla » avec pour sources :
« Ces aliments qui nous soignent » de Philippe Sionneau et Josette Chapellet (Editions Guy Tredaniel)
« Le livre santé des bols chinois » de Bruno Soustre ( Editions Dauphin)